31 mars 2016 – Lille
Il y a le temps qui s’échappe. Il y a le vent qui souffle au-dehors, la pluie qui laboure les vitres, et l’homme qui se traine là-bas, et la feuille qui se détache, passe devant mon regard, puis s’éloigne ; comme toi.
Il y a le temps qui te délaisse. Il y a longtemps que j’y pense, au pourquoi du comment. Il y a longtemps que ça tourne, dans ma tête, abasourdi, n’arrivant plus à mettre un pied devant l’autre, je m’aventure moi aussi dans la tempête.
N’est-il pas normal d’être perdu, au milieu de tout ce monde, de tous ces mots, ces pubs qui s’ancrent dans ta rétine sans même que tu t’en rendes compte ?
Plus ça va, et plus tu t’enfuies. Loin, plus loin dans la pluie battante qui ruisselle sur mon visage. Je ferme les yeux.
Je ne touche plus le sol.
Je ne vois déjà plus le candide au caddie.
Je suis la stratosphère et puis la thermosphère.
Tout s’accélère, la planète Terre s’ancre dans mon œil de verre.
Toi, vois-tu ce que je suis ?
Je suis aveugle, et ne saurais dire si c’est toi qui t’éloignes, ou moi qui t’abandonne.
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