10 janvier 2017 – Lille
L’homme qui aime est faible.
Te rappelles-tu de ces montagnes, de ces arbres et de ces murs ? De ces sentiers que j’ai parcouru en long en large et en travers ? De cette pierre sur laquelle j’ai trébuché plus d’une fois inconsciemment ou consciemment peu importe. Et si le genou guéri, qu’en est-il du cœur. Dis moi, dis-le moi toi, sort-il plus fort du gouffre dans lequel il s’est abîmé ? Ces mois, dis moi…Des mois d’émoi durant des années. Des mois d’espoir. L’espoir fait vivre mais fait-il vivre en bonne santé ?
Ce souvenir est suranné, et le cœur ne survit jamais vraiment à son vécu. L’homme qui aime est faible. Et beau. L’homme qui aime est beau mais si dément. L’homme qui aime est dément intérieurement contrarié. L’homme qui aime aimera-t-il encore ?
Tu m’as expliqué l’histoire des papillons dans le ventre. Mais qu’y a-t-il dans l’amour sinon une solution à la vacuité de l’être ? Je pense donc je suis, j’aime donc je me sens vivre ? Une germanophone sait-elle que l’amour peut être l’amor de l’homme. La mort de l’homme dans sa déraison destructrice et passionnelle.
Pourtant c’est cette déraison là que j’aime, ce pharmakon qui me manque.
C’eût été impossible car deux esprits parallèles ne se rencontrent jamais. Je n’avais compris et toi je ne sais plus. Mais je me suis senti vivre.
L’homme qui aime est faible mais fortement vivant.
L’amour gangrène de vie
Amor et melle et felle est fecundissimus
Depuis si longtemps déjà.
Et sans lui,
Non fui, fui, non sum, non curo
Mais, en un sens,
Non fui, fui, non sum, non curo.
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